Quand l'hivers s'invite au printemps

Après une nuit de neige sur le Larzac, me voilà parti du coté du soleil levant au nord de Montpellier le 2 avril, c'était ma 1er balade végétale contée de 2022.

Je me sentais un peu fébrile, est ce que le retour à la parole contée après ce long hivers allait être au rendez vous?

Je me suis laissais aller à la simplicité de la nature et le sentiment de se sentir entourée avec bienveillance, de par cette proximité particulière les mots ont coulé avec fluidité en nous nourrissants de la connexion à la Terre mère.

L'accueil m'a été chaleureux dans ce village méridional au doux nom de St. Vincent de Barbeyrargues (j'adore le prononcer). Un grand merci à la commune pour leur invitation.

J'ai été très touché  par l'article prévu sur le bulletin de la commune.

" Un partage très sensible autour des plantes de notre garrigue Le 2 avril 2022, le thermomètre est descendu très bas. Pas assez toutefois pour dissuader une quinzaine d’habitants de goutter les paroles délicieuses de Magalie Feuillas, conteuse végétal descendue du Larzac pour nous révéler l’une des facettes les plus secrètes de notre garrigue : les vertus médicinales des plantes. Magalie dispose d’un art semble-t-il inné d’entremêler le conte aux observations factuelles. Sans céder à quelque ésotérisme que ce soit, elle nous invite à sonder l’invisible en conviant notre attention sensorielle tout autant que nos imaginaires. Sous ses mots très simples, les sorcières apparaissent derrière les plantes toxiques, au même moment où les fées se penchent sur les plantes vertueuses. Les mots savants s’entrelacent avec ceux de l’occitan, le chant se pose sur les paroles doctes. Et lorsque Magalie dit un conte, même les oiseaux se taisent, tandis que les ogres se tapissent dans l’ombre.

Dès lors, les plantes se dévoilent : le plantain lancéolé vient au secours de nos ampoules et calme les douleurs dues aux piqûres d’insectes, la pariétaire briseuse de pierres vient à bout des calculs rénaux, la petite pimprenelle cicatrise les petites coupures, le coquelicot guide notre sommeil et le laurier le parsème de doux rêves, la fleur du thym réactive notre immunité et la toute jeune feuille de ronce atténue l’angine naissante. Joindre la connaissance à l’émerveillement et rendre à la science sa magie première, voilà qui n’a rien d’une tâche aisée. Mais pour qui maîtrise l’art de la parole et le dispense en grande humilité, les difficultés semblent s’effondrer. C’est donc à une après-midi d’enchantement que les quinze privilégiés présents ont eu le bonheur d’être conviés. De nouvelles sorties à la découverte de la flore de la garrigue, mais aussi de sa faune, seront organisées par la Mairie et programmées dans les prochains mois. À chaque fois, il s’agira de déployer une attention sensible à l’égard du vivant. Car au bout du compte, comment être touché parce que l’on n’a jamais touché ? "  Jacques Tassin